Conseil communautaire - Séance du 6 février 2020
Rapporteur:
Hervé HERRY
Direction de l'économie, du tourisme et de l'innovation
Vente de terrain à la Vectura immobilier pour le projet de construction d'une base logistique sur le parc d'activités de Lumunoc'h


Compte rendu:
DÉBATS :

M. Herry : « Il s’agit ici d’une vente d’un terrain de 6,3 hectares, ce qui n’est pas neutre, sur lequel il y aurait une première construction de 1 hectare pour un montant de 1 252 000 euros. Il s’agit d’une base logistique sur le terrain de Lumunoc’h à Briec. Vous avez certainement lu dans la presse la vente, non pas par la collectivité puisque c’est un terrain privé (là où étaient les activités de la SPO pour ceux qui l’ont connu, fût un temps) à la Sodise, qui elle aussi est une base logistique. En voici une deuxième pour une activité qui devrait générer 100 emplois sur la base logistique elle-même, et en indirect, environ 300 emplois, soit une capacité de 400 emplois sur le secteur. En dehors de l’activité elle-même, le président en dira certainement un mot. Le prix proposé est le prix d’équilibre sur Briec, soit 20 euros le mètre carré. Voilà, monsieur le président : si vous ou si le maire de Briec souhaitez dire un mot sur le sujet... Nous connaissons bien le sujet tous les trois, mais je vous laisse la priorité ».

M. Jolivet : « Il faut dire un peu, mais pas trop. »

M. Pétillon : « En tant qu’élus, nous sommes toujours intéressés par les propositions que peuvent nous faire les entreprises pour venir s’implanter sur le territoire. C’est une bonne nouvelle pour l’ensemble du territoire, parce qu’au-delà de la commune de Briec, c’est vraiment notre territoire communautaire qui est concerné, avec bien évidemment cette entreprise, mais aussi les salariés qui, progressivement, pourront venir s’installer sur le territoire. Ce sont donc des perspectives d’installation, de construction dans nos communes, donc d’une richesse supplémentaire pour chacune de nos communes. Nous avions l’impression qu’il y avait un petit coup de mou depuis un, deux ou trois ans sur le territoire, puis c’est la loi des séries : une entreprise, puis une deuxième, et pourquoi pas trois ou quatre autres, à venir s’installer. Le territoire du Pays Glazik s’y retrouve, et à nous de lui donner les conditions aussi pour faire en sorte que cette entreprise et les autres puissent se développer comme il convient et qu’elles aient aussi les accès. »

M. Jolivet : « Au-delà de cette implantation, celle de Sodise avec une centaine d’emplois, c’est un déplacement d’emplois de la communauté de communes de Châteaulin vers Briec.

Il y a cette entreprise Vectura, avec 400 emplois nouveaux, ce qui n’est pas courant. Cette entreprise fait sa venue sur le territoire. Depuis quelques années, avec Hervé Herry et Laurent Bruchon, nous nous rendions au SIMI, Salon de l’Immobilier d’Entreprise, à Paris. Certains se demandaient quel était l’intérêt, pour une communauté d’agglomération comme Quimper, d’aller dans ces salons parisiens, salons nationaux… Nous y allions avec Saint-Brieuc, Lannion et Lorient. Même si Lannion nous a un peu quittés, il n’empêche que des contacts se nouent là-bas, que ce soit pour des contrats avec La Poste, sur « Start-Way », ou même d’ailleurs avec Vectura et Sodise. Tout le monde a bien pris conscience que cette présence dans ce type d’opérations nous permet de nouer des contacts pour le territoire.

Quand on va à Paris, il s’agit d’avoir un bon rendement. Les chiffres d’affaires réalisés à la fois par la vente des terrains, par toutes les taxes que ces entreprises paieront sur un long temps, plus les créations d’emplois, la richesse et les flux, je vous certifie que c’est une bonne idée d’avoir été au SIMI pendant de nombreuses années, et d’ailleurs, nous y retournons au mois d’octobre prochain. Comme le disait Jean-Hubert Pétillon tout à l’heure, cela ne se fait pas comme cela, c’est long. Je pense que la fusion de nos deux communautés a apporté aussi au Pays Glazik ce staff économique qui permet d’être à l’affut de ce qu’il se passe sur le territoire, mais pas uniquement sur le territoire, et d’être extrêmement réactifs quand il s’agit d’accompagner une entreprise qui a des velléités de développement.

Sodise vient de Châteaulin, ils n’ont pas trouvé de solution à Châteaulin pour s’y développer. Le Guellec, industrie aéronautique, quitte Douarnenez pour venir sur une friche industrielle sur la zone de Kernévez, parce qu’ils n’ont pas trouvé de solution non plus sur Douarnenez. Je crois que c’est important pour nous. Ce n’est pas que nous nous réjouissons de la difficulté des autres, mais il n’empêche que lorsqu’une communauté de communes ou d’agglomération est armée et volontaire pour aller chercher des entreprises, pour les aider dans leur développement, cela me paraît capital.

J’aimerais qu’Hervé Herry évoque cet équilibre qui nous a souvent été reproché entre l’est et l’ouest. Ce ne sont pas toujours les élus qui décident, ce ne sont pas toujours les services économiques qui vont dire "vous allez ici" ou "vous allez là". L’entreprise choisit bien évidemment l’endroit où elle veut s’implanter. J’aimerais qu’Hervé nous fasse un retour, un feedback sur ce qu’il s’est passé au moins depuis le début du mandat ».

M. Herry : « Tout d’abord, les entreprises que le président vient de citer viennent de Douarnenez pour l’une, de Châteaulin pour l’autre, mais d’autres viennent d’ailleurs. C’est simplement, parce qu’elles ne peuvent pas s’étendre, s’agrandir sur leur territoire et qu’elles ont besoin de s’agrandir pour continuer à exister. Nous ne faisons pas de démarchage à l’extérieur pour récupérer des entreprises chez nous. Je ne voudrais pas qu’il y ait de méprise sur ce sujet.

En revanche, lorsque ce type d’entreprises vient nous voir, nous avons une oreille et un regard attentifs. Ensuite, nous actionnons les choses lorsque nous comprenons que le nombre d’emplois qu’ils pensent créer est largement supérieur au nombre d’emplois qu’ils ont là où ils sont.

J’ai souvenir du début de mandat, et j’ai souvenir aussi de l’arrivée du Pays Glazik. Dans ce début de mandat, on disait qu’il fallait, qu’il faudrait, qu’il y avait obligation à, trouver un équilibre économique entre ce que l’on appelait l’est et l’ouest. Gilbert Gramoullé s’en souvient. Ne le pense plus, car il est réel aujourd’hui. Les arrivées de JB Bois, d’Imbretex, avec son nombre d’emplois et ses surfaces supérieures à celles que nous venons de voir aujourd’hui, vont apporter des emplois sur Pluguffan – et nous en sommes très heureux pour le maire. Fluidinov et d’autres ont parfaitement rééquilibré les choses. À Plogonnec, la zone est complète, idem pour Plonéis.

Il y a d’autres arrivées moins voyantes avec beaucoup moins d’emplois ; Aujourd’hui, à l’ouest, nous pouvons dire qu’il reste encore de la place à Plomelin, même si des entreprises sont arrivées. Monsieur le maire me permettra de m’excuser, mais aucune grosse entreprise comme Imbretex n’est arrivée. C’est moins voyant, mais d’autres vont encore arriver. Nous pouvons dire que cet équilibre est trouvé et que malgré le « méchant » axe Quimper/Ergué-Gabéric, que l’on appelait « l’axe de l’est », qui prenait tout au détriment des autres, nous y sommes arrivés et je suis personnellement assez fier et content de cela.

En 2017, lorsque le Pays Glazik est arrivé, on nous a dit : "la Communauté ne nous apportera rien ou pas grand-chose", et le sentiment était qu’en contrepartie des pertes financières qu’ils avaient eu, le compte n’y était pas... Je suis assez content de dire aujourd’hui que, sans la puissance de feu du staff économique que nous avons ici, les deux entreprises dont nous venons de parler ne seraient vraisemblablement pas sur notre territoire. Je suis très content que ces entreprises soient là-bas : c’est donc un apport de la Communauté d’agglomération aux communes du Pays Glazik, notamment Briec, et, comme l’a dit le maire de Briec, une entreprise qui vient s’installer à Briec, ce sont des gens qui vont construire peut-être à Landudal, sans doute à Landrévarzec et dans les communes aux alentours.

Tout cela est très important, de même que l’arrivée de la fibre optique. C’est maintenant une réalité sur les zones d’activités économiques de Briec. Je voulais dire que nous y sommes arrivés, ce n’était pas évident, mais nous y sommes arrivés et cet équilibre est réel sur le territoire, ce dont je suis assez fier. Voilà ce que je voulais vous dire aujourd’hui. Je pensais que le président allait le faire, mais je le remercie de me laisser le dire ».

M. Jolivet : « C’était ton job ! »

M. Herry : « Je voudrais donner un autre chiffre. Sur l’année 2019, nous avons vendu 33 hectares. En réalité, nous en avons vendu plus de 50, mais si nous retirons Bolloré et Kerlic – autant les retirer, car ce sont des poids lourds –, plus de 30 hectares ont été vendus cette année 2019. Nous avons le droit de le dire. Sachez que les emplois arriveront ensuite. Ces entreprises, sur toutes les communes, représentent plus de 800 emplois. C’est important de le savoir, et je voulais compléter mes propos ».

M. Jolivet : « Avez-vous d’autres remarques ? »

M. Le Bigot : « Bien évidemment, on ne peut que se satisfaire de la venue d’emplois sur le secteur. J’approuve et je suis conscient du travail réalisé par les gens du service économique en la matière. Cela étant, je trouve dommage que ce soit des entreprises de Châteaulin et de Douarnenez - parce qu’elles ne trouvent pas de solutions à leurs interrogations - qui viennent sur QBO. Nous voyons bien que nous avons différents bassins. Celui de Châteaulin est différent, mais celui de Douarnenez souffre d’un point de vue économique. Au niveau de l’emploi, le bassin de Douarnenez souffre aujourd’hui. Ce n’est pas faire injure que de le dire, tout le monde le voit et nous voyons l’évolution.

L’échec, le président l’ayant considéré comme tel maintes fois, de la réalisation du pôle métropolitain, montre bien l’importance de reprendre ce dossier, car ces deux sujets devraient pouvoir être réglés au sein d’un pôle métropolitain. Sur notre territoire, je crois que nous n’avons pas intérêt à ce que les emplois se déplacent, car ce sont des habitants qui ont du mal à vivre qui doivent se déplacer. Je crois que, pour un équilibre de l’ensemble du territoire, ce serait bien que le pôle métropolitain devienne une réalité et que nous nous y attelions sérieusement ».

M. Decourchelle : « Je tiens à remercier Hervé Herry et les services économiques. La zone s’est très bien remplie. Ce sont quasiment 12 hectares vendus, aménagés ou en cours de réservation en deux ans, alors que cette zone dormait depuis une bonne dizaine d’années. Néanmoins, je rappelle qu’il en reste 8. Nous pouvons donc encore accueillir du monde. Merci à toi, Hervé. »

M. Pétillon : « Nous devons aussi tous avoir conscience que le travail réalisé par le service économique,sous la responsabilité du vice-président en charge de l’économie, doit être relayé par chacun d’entre nous, puisqu’au quotidien, nous avons l’occasion d’être en contact avec les entreprises. Pas plus tard que la semaine dernière, j’entendais un chef d’entreprise me dire qu’effectivement, il avait la volonté de rester sur son territoire. Le problème est que les élus n’ont, semble-t-il, pas été à l’écoute de ses besoins. Ils n’ont pas su l’accompagner dans la recherche de ses besoins.

Lorsque cet accompagnement ne se fait pas, le chef d’entreprise cherche à élargir son champ de prospection, et il peut très bien être amené à changer de territoire. Finalement, à partir de cela, nous devons savoir qu’au quotidien, c’est à chacun d’entre nous, dès qu’un contact est pris dans une mairie, d’assurer le relais avec le service économique, parce que les entreprises sont à la recherche de cet accompagnement. Elles ont besoin de nos services, mais si nous ne sommes pas en capacité à réagir rapidement, elles vont chercher le service ailleurs ».

M. Jolivet : « Tu as raison, Daniel, au sujet de Douarnenez ou Châteaulin. Ces entreprises quittent Châteaulin et Douarnenez pour venir à Quimper, ce qui n’est pas dramatique en soi, puisqu’elles restent finalement sur le bassin de vie. Le pire, et je sais que cela arrive, parce que nous l’avons un peu vécu, est lorsque ces entreprises, n’étant pas bien accueillies sur leur propre territoire, se demandent si elles doivent rester sur ce bassin de vie. Finalement, la place d’Imbretex est-elle toujours ici, sur l’agglo, ou vaut-il mieux pour eux aller à Lyon ou à Orléans, leur marché étant à l’international, ou en tout cas sur l’Europe étendue ? Pour Sodise, qui a des velléités sur toute l’Europe, est-ce conscient ou inconscient de rester sur le territoire et de venir ici, alors que le marché est plutôt vers l’est ?

Toutes ces sociétés s’implantent ici, car nous les retenons. Parfois, nous avons des discussions fortes. Les Guengatais étaient un peu chagrins de voir quitter Imbretex et JB Bois, mais c’est pour leur bien et ils traversent la route pour aller à Pluguffan. Le risque était qu’Imbretex quitte carrément la Bretagne. Lorsqu’une entreprise comme Sodise souhaite s’implanter et se développer, nous devons être en mesure de l’accompagner. Toutes les communautés de communes ou d’agglomération devraient jouer ce jeu-là. Seulement, à un moment donné, elles ne sont pas étoffées. D’où la nécessité d’avoir ce pôle métropolitain pour que chaque maire dans les communes, chaque président de communauté ne voie pas, par le prisme de son pré carré, mais voie cela globalement sur le territoire. Celui qui passe son temps à défendre sa commune, c’est bien, et je le comprends (nous sommes tous des élus de nos propres communes, mais il faut avoir absolument cette vision du territoire.

Je crois que trop d’élus encore, sur la Cornouaille, sont très, ou trop, attachés finalement à défendre leur pré carré en disant : "tant pis, je le garde, parce que c’est nécessaire". En tout cas, quand on voit Vectura avec ces 400 emplois, cela aurait pu être ailleurs, un peu plus haut, à Châteaulin ou Brest, ou un peu plus bas vers Lorient. Pour cette entreprise, il a fallu un choix politique d’y aller ou de ne pas y aller. Nous avons fait le choix d’y aller, et je me réjouis que nous ayons fait ce choix. Les mutations des hypermarchés, des supermarchés fonctionnant aujourd’hui sans caissières ou dont l’approvisionnement n’est plus tel que nous l’avons connu il y a 20 ou 30 ans, seront telles qu’il faudra faire en sorte que leurs employés puissent travailler dans des secteurs de logistique et de proximité.

Nous nous préparons et nous préparons l’agglomération à accepter ou à engager ces mutations. C’est donc une excellente nouvelle, et d’ailleurs, la question se pose : le territoire sera-t-il en mesure de remplir ou de répondre aux besoins de main d’œuvre de notre bassin de vie ? Nous voyons bien aujourd’hui qu’avec 7 % de chômeurs, de nombreuses entreprises sont dans l’incapacité de produire ou qu’elles produisent mal. Le patron du traiteur « Marie » à Briec nous disait l’autre jour : "nous réduisons la production, parce que nous n’avons pas de main d’œuvre". Dans un pays, il y a besoin de main d’œuvre. Je me réjouis donc de cette volonté de considérer que l’agglomération ou la Cornouaille est un territoire, c’est chez nous, et chacun doit bien en comprendre l’intérêt ».

M. Stanquic : « Je voudrais rappeler, pour Imbretex et JB Bois qui nous ont quittés, la manière dont les choses se sont faites. Nous ne pouvions pas proposer de grandes surfaces. En revanche, je regrette surtout la manière dont nous avons appris que les entreprises partaient. J’attends que les vice-présidents chargés de cela viennent vers nous en disant : "attention, il y a une entreprise chez vous qui va partir" et que nous ne tombions pas des nues en apprenant au bureau communautaire. »

M. Jolivet : « J’ai une part de responsabilité, mais ne t’inquiète pas ».

M. Herry : « Pour Guengat, c’est un peu spécial. J’ai eu ton maire au téléphone pendant une demi-heure tout à l’heure. C’est toujours un peu spécial, mais cela fait partie du jeu. Il n’y a pas de problème ».

M. Jolivet : « C’est simplement "à partir de quel moment intervenons-nous ?" Avez-vous d’autres remarques ? »

M. Le Quellec : « Tout le monde prend acte de ces évolutions économiques. Seulement, elles créent des différences territoriales et des injustices territoriales, et il faut accompagner. C’est le discours que je tiens toujours. Il faut accompagner, parce qu’il ne faut pas croire que par l’opération du Saint-Esprit, ces évolutions du monde économique redistribuent égalitairement et créent un équilibre territorial. Je regrette profondément que, sur QBO, cela n’ait pas été pris en compte.

Oui, tu as raison, parce que tant que la gouvernance restera comme cela, tant que nous serons ici en tant que maires dans une structure communautaire, nous garderons cet esprit. Néanmoins, ce n’est pas le propre de QBO. C’est le propre de la plupart des communautés de communes qui ne parviennent pas à prendre en compte ce problème de déséquilibre territorial et ce problème d’injustice territoriale. Le discours que vous tenez est juste, mais si vous ne prenez pas en compte les déséquilibres territoriaux, vous irez dans le mur ».

M. Jolivet : « Alain, je crois que nous le prenons, en tout cas, en ce qui me concerne, depuis le début du mandat. Avec l’installation de la loi NOTRe, nous avons quand même percuté, parce qu’il faut penser territoire, et quand on dit "territoire" ici, on pense "Cornouaille" qui est un territoire complexe. Contrairement à Brest où tout est aggloméré autour de Brest, nous avons ici le pôle de Douarnenez, le pôle du Cap Sizun, les deux Pays Bigoudens, Fouesnant-Bénodet, Concarneau, Quimperlé, et nous, Quimper. La difficulté est que tout le monde considère qu’il a raison, ne veut pas bouger et reste sur ses positions.

Nous devons donc voir le territoire non pas du prisme de Quimper par rapport aux autres, et tu as raison, mais voir le territoire par le haut, et considérer où l’on met l’habitat, l’industrie, l’artisanat. La configuration des maires est toujours une configuration avec un recul ou un prisme communal qui dit : "dans ma commune, je veux mon église, ma mairie, ma salle de sport, mon industrie, mon artisanat" et voilà, mais cela ne peut plus marcher comme cela. La conscience que nous avons tenté d’ouvrir avec le pôle métropolitain est justement de donner une vocation à chaque territoire. Néanmoins, il y a quelques rebelles parfois, parce que lorsque nous évoquons, soit le train, soit l’avion, nous voyons bien qu’il n’y a jamais l’unanimité, mais tant mieux finalement, car sinon, ce serait peut-être une dictature et nous nous embêterions…

Il n’empêche que sur un certain nombre d’enjeux, nos collègues de Douarnenez ou du Cap Sizun, par exemple, parfois ceux de Concarneau ont dit : "nous ne sommes pas d’accord". Du coup, malheureusement, cela bloque le système. Or Douarnenez a un potentiel énorme qu’ils n’ont probablement pas su faire muter et le Cap Sizun qui reçoit un million de visiteurs par an n’arrive pas à avoir la rampe du tourisme, ce qui est dommage. À un moment donné, seul le pôle métropolitain peut le faire, les communautés de communes ou d’agglomération n’étant plus en mesure de le faire, parce que n’étant pas « staffées » comme nous, pour répondre aux nouveaux enjeux, et j’en suis malheureux pour eux ou pour elles.

En revanche, elles ne veulent pas non plus faire d’efforts. C’est dommage, parce que notre agglomération ne peut vivre aussi décemment, tirer ou pousser que si elle est accompagnée et s’il y a un véritable esprit qui pense aussi territoire dans les communes de la Cornouaille. Quand on demande aux maires de Beuzec-Cap-Sizun ou de Cléden-Cap-Sizun d’imaginer peut-être une fusion ou un rapprochement entre eux, la réponse est : « Certainement pas ! » Pourtant, cela commence par là. Quand on demande à Tréogat et Treguennec de fusionner avec Plonéour-Lanvern, on nous dit : « sûrement pas ! »

Franchement, à l’heure des mutations, à l’heure des enjeux, quand les communes ne parviennent pas à faire cet effort - parce qu’il s’agit de faire un effort -, cela ne marche pas. Quand on cherchait du terrain pour CAPIC, cette entreprise emblématique quimpéroise, il y avait la possibilité qu’elle parte sur le Pays Fouesnantais, sur la Forêt-Fouesnant, à Kerourvois, je me souviens de la discussion avec mon collègue Hervé Herry. Je disais qu’elle resterait sur le bassin de vie. Si nous n’avions pas de solution ici, à Quimper Communauté à l’époque ou à QBO, ce n’était pas très grave. Si elle va à Troyalac’h, ce n’est pas très grave. Ce n’est pas sur notre communauté, mais elle reste sur le bassin de vie. Si elle va à Kerourvois, c’est sur la communauté. Hervé m’a répondu : "laisserais-tu partir une entreprise emblématique à Ergué-Gabéric ?" La réponse est oui. La vision du territoire fait que cela ne me pose pas de problème. Si je suis capable de faire l’effort, je considère que d’autres peuvent le faire aussi pour le bien du territoire. Le pire serait que ces sociétés quittent le territoire et aillent à l’est. C’est dangereux. Imaginez Imbretex, Sodise ou Vectura dire "finalement, on va ailleurs, on va à Brest ou à Lyon". C’est comme cela que l’on démembre un territoire. Il faut donc être à l’offensive et nous l’avons été depuis le début du mandat. C’est évident. En tout cas, on nous donnera raison dans le futur.

Y a-t-il d’autres questions ? Je n’en vois pas. Je passe au vote ».


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